
Ecce Figura - Assemblage
Les coulisses des Ateliers Beaubleu se dévoilent à travers les Carnets de bord. Une série d’articles créés pour expliquer les étapes de fabrication des montres Beaubleu et les défis qu’elles soulèvent.
Dans ce troisième chapitre, nous vous proposons une immersion complète au sein des ateliers de la Maison Beaubleu en découvrant une étape d’une délicate exigence : l’assemblage. C’est ici que chaque composant s’unit, donnant naissance aux modèles Ecce Figura.
Le mouvement
La collection Ecce Figura sera animée par le célèbre mouvement référence 9015 de la manufacture Miyota. Alliant robustesse et fiabilité, il compose les créations Beaubleu depuis le premier jour. Ce dernier est doté de 24 rubis, petites pierres positionnées stratégiquement entre diverses pièces composant le mouvement afin de réduire l’usure et le frottement dans le temps.
Dès la réception des mouvements, les horlogers de Beaubleu procèdent à un calibrage manuel pour ajuster la tension du ressort à l’aide de la raquette, un petit levier permettant de modifier la vitesse du balancier. Les mouvements de la manufacture nippone sont reçus avec une tolérance de -20 à +30 secondes par jour, que nos horlogers affinent afin d’atteindre une fiabilité comprise entre -9 et +9 secondes. Comme il n’y a que l’expérience qui fait foi, Beaubleu est fier d’offrir ce réglage Maison et une garantie de 5 ans, gage de confiance dans notre choix de mouvement et de nos partenaires.
Pose du cadran
Une fois cette première étape terminée, nos horlogers passent à la pose du cadran. Cette fine plaque cache à son revers deux pieds de cadran, deux fines tiges métalliques soudées avec minutie. Elles s’insèrent ainsi parfaitement dans la platine du mouvement, avant d’être verrouillées par des vis qui se nichent dans la tranche du mouvement. Tout se joue à quelques dixièmes de millimètre : un réglage à 0,2 millimètre près exactement.
Pose des aiguilles
Vient ensuite la signature de la Maison : les aiguilles circulaires. Heure, minute et seconde sont minutieusement posées à la main au centre du cadran - un moment particulier où le talent de l’horloger s’exprime.
Avant toute chose, la planéité de chaque aiguille est contrôlée. Chaque aiguille doit être parfaitement lisse et sans le moindre défaut, auquel cas des corrections et ajustements sont réalisés à l’aide d’une loupe grossissante x20.
L’aiguille des heures est d’abord enchâssée sur le canon du mouvement à l’aide d’une potence : un travail se jouant au millième près. Trop enfoncé, cela pourrait bloquer le mécanisme, frotter contre le cadran, altérer le fonctionnement global des aiguilles… Pas assez enfoncée, l’aiguille pourrait vaciller et fausser l’indication des heures. Le même travail est réalisé pour la pose de l’aiguille des minutes, puis celle des secondes.
Après ces réglages, l’horloger veille à ce que les aiguilles se survolent à une distance située de entre 0,20 et 0.24 millimètre : une vérification qui s’opère uniquement à l'œil nu (et une bonne dose d’expérience) grâce à des jeux de rotations effectués pour valider la liberté de mouvement. S’ensuit un contrôle à différentes positions — par exemple à 18h — pour assurer un alignement parfait.
Spécificité Beaubleu : les aiguilles circulaires se croisent deux fois par chevauchement. Les passages sont donc contrôlés avec soin pour éviter tout contact. Si une correction s’impose, les aiguilles sont déposées à l’aide d’un cache-cadran et d’un chasse-aiguilles puis reposées, jusqu’à obtenir le jeu idéal.
Emboîtage
Dernière étape de l’assemblage : l’intégration du mouvement et du cadran dans le boîtier.
Le mouvement est inséré à l’intérieur du boîtier et maintenu par un disque creux nommé bague d'emboîtage. Cette bague possède de nombreuses spécificités telles que le centrage parfait du mouvement au sein du boîtier, l’amortissement des chocs et la stabilité par exemple. L’ensemble est ensuite solidement maintenu par quatre vis.
Vient alors l’insertion de la tige de remontage dans le mouvement. Cette dernière est ajustée à la bonne longueur au dixième de millimètre près. Pour cela, l’horloger procède à sa mise à taille avec un outil nommé sobrement coupe-tige, puis ajuste les derniers 0.01 millimètres manquants à l’aide d’une lime en pierre. L’objectif est d’obtenir une surface parfaitement plane et calibrée pour accueillir la couronne, sans jeu ni excès. Une fois préparée, la couronne est fixée par vissage sur la tige, garantissant ainsi un emboîtement solide et fluide entre l’intérieur et l’extérieur de la montre.
Enfin, le boîtier est refermé par la dernière pièce, le fond de boîte en acier brossé. Solidement maintenu par quatre vis de 1,2 mm, il assure à la fois la protection de l’ensemble et la finesse de l’Ecce Figura, qui n’affiche que 8,5 mm d’épaisseur, faisant d’elle la montre la plus fine jamais réalisée par Beaubleu.
La montre s’apprête à entrer dans une nouvelle phase : la personnalisation avec la gravure ou l'embossage du bracelet en cuir. Chaque pièce devient alors un objet singulier, reflet d’un soin minutieux et d’une attention portée aux détails.