
Ecce Figura - Contrôle
Les coulisses des Ateliers Beaubleu se dévoilent à travers les Carnets de bord. Une série d’articles créés pour expliquer les étapes de fabrication des montres Beaubleu et les défis qu’elles soulèvent.
Précédemment nous avons inauguré un nouveau chapitre dans le savoir-faire Beaubleu, la personnalisation. Dans ce cinquième volet, place aux phases de contrôle réalisées avant que les Ecce Figura soient entièrement finalisées.
Le mouvement
A l’aide d’un chronocomparateur — machine que nous pourrions qualifier de tensiomètre propre au secteur de l’horlogerie — l’horloger va effectuer un contrôle du mouvement. La première étape est le calcul de la fréquence, le nombre d’oscillations réalisées par le balancier du mouvement. La procédure consiste à déposer la montre en marche sur un capteur de sons qui va calculer le nombre d’alternances réalisées en hertz. C’est un facteur primordial, car de la fréquence résulte ensuite de nombreux facteurs tels que la fluidité des aiguilles, la longévité du mouvement… et par extension l’amplitude, la précision et le point mort.
L’amplitude, c’est l’angle de rotation maximal du balancier. Cette donnée est directement calculée par le chronocomparateur grâce à la fréquence. Si l’amplitude est trop faible, cela impactera la durée de vie du mouvement (car traduit des frottements trop élevés, des frictions dans les rouages…). Nos horlogers vont donc s’assurer que cette dernière respecte la valeur idéale de 270 degrés. En dessous, une révision complète du mouvement est effectuée avant d’être à nouveau testée.
C’est ensuite la précision qui est évaluée : les horlogers Beaubleu vont effectuer plusieurs tests en positionnant la montre dans diverses positions (cadran vers le haut, couronne vers le bas, montre posée à plat, montre en rotation…). Cette étape est réalisée sur plusieurs jours afin de s’assurer que la montre respecte une avance/retard de -9/+9 secondes par jour. Dans le cas contraire, des ajustements sont réalisés sur le mouvement, puis de nouveaux tests sont réalisés sur la montre afin d’obtenir ce résultat.
Enfin, le point mort : c’est la zone dite “neutre” durant laquelle le balancier n’est porté par aucune force mécanique et continue son fonctionnement seul. Cette phase est extrêmement brève mais pour autant d’une grande importance : elle permet de garantir un mouvement régulier et fiable. S’il est mal réglé cela peut directement influencer la précision de la montre. L’objectif de cette étape est ainsi de garantir la régularité du balancier dans sa zone neutre, et par extension durant la totalité du cycle de fonctionnement de la montre (étant de 42h pour les Ecce Figura).

L’étanchéité
Après la fermeture du boîtier, chaque montre est soumise à un test d’étanchéité. Cette dernière est placée dans une chambre hermétique où l’air est mis sous pression. Les variations de pression permettent de détecter la moindre fuite éventuelle, invisible à l’œil nu, et donc la fiabilité des joints d’étanchéité. Ce contrôle assure que la couronne et le fond de boîte remplissent parfaitement leur rôle de barrière, protégeant le mouvement de l’humidité et de la poussière. Les horlogers Beaubleu s'assurent que la montre résiste ainsi à une pression de 3 atmosphères (ATM) pour que chaque Ecce Figura soit parfaitement étanche.
L’esthétique
Vient alors la dernière phase de contrôle : l’esthétique de la montre. A la loupe, les horlogers étudient chaque détail : ils s’assurent qu’aucune rayure ne soit présente sur le boîtier, que chaque pièce est à sa position exacte, qu’aucune poussière ne soit présente dans le cadran, que la tampographie du cadran soit parfaitement nette… En fonction de la personnalisation choisie, c’est la même procédure qui s’applique concernant les coutures de chaque bracelet en cuir, la parfaite régularité des boucles et des bracelets acier…
Une fois cette étape validée, il est alors possible d’effectuer la dernière touche personnelle optionnelle : la gravure du fond de boite et/ou l’embossage du bracelet.
La gravure est réalisée par le biais d’une graveuse laser minutieusement calibrée et testée en amont. Un étalonnage est effectué avant chaque gravure pour assurer la précision optimale du marquage et aligner correctement le faisceau laser avec le fond de boîte, permettant ainsi de pouvoir y déposer 42 caractères au maximum. Pour l’embossage du bracelet, c’est un marquage pressé à chaud sur la face interne du bracelet qui est fait, de 3 caractères maximum. Des détails subtiles rendant chaque montre d’autant plus unique.
C’est seulement lorsque toutes ces étapes sont validées que l’horloger sera en mesure de déposer sa signature sur le certificat d’authenticité qui accompagnera la montre.

Ainsi s’achève ce cinquième carnet, consacré aux phases de contrôle. Le prochain et ultime volet lèvera le rideau sur la dernière étape du parcours : celle où les montres, après avoir traversé toutes ces étapes, quittent l’atelier pour rejoindre leur nouvel écrin.

















