
Ecce Figura - Les Boîtiers et les aiguilles
Paris - Le 26 Août 2025
Les coulisses des Ateliers Beaubleu se dévoilent à travers les Carnets de bord. Une série d’articles créés pour expliquer les étapes de fabrication des montres Beaubleu et les défis qu’elles soulèvent.
Dans ce second volet, place aux boîtiers et aux aiguilles ! Découvrons comment sont façonnés ces éléments essentiels, destinés à rythmer chaque seconde de la vie d’une montre.
Les boîtiers
En horlogerie, le boîtier remplit plusieurs fonctions. Il protège le mouvement, accueille le cadran et les aiguilles, et s’ajuste au poignet. Il doit ainsi répondre à des exigences de robustesse et d’étanchéité, tout en jouant un rôle clé dans l’esthétique de la montre.
Pour la collection Ecce Figura, il ne s’agissait pas seulement de changer de forme, mais de prendre le contrepied de ce qui va de soi. Cette forme, ni ronde ni anguleuse, repose sur un équilibre précis entre arêtes et courbes.
Une forme semi-octogonale
Tout commence par un bloc d’acier inoxydable, choisi pour sa robustesse, sa résistance à la corrosion et sa capacité à être façonné avec précision. Cette matière première est d’abord découpée dans sa forme grossière à l’aide d’une presse, puis pré-usinée pour réduire l’excédent de matière avant le travail de précision.
Vient ensuite l’usinage, étape clé de la fabrication. Contrairement à un boîtier rond, la forme semi-octogonale de la Ecce Figura impose une alternance stricte entre facettes et courbes. La machine travaille ici selon un tracé numérique extrêmement précis, pour dessiner les huit pans du boîtier – ni parfaitement droits, ni totalement anguleux – dans un mouvement fluide et symétrique.
La lunette, elle aussi usinée séparément, est pensée avec une concavité légère. Elle doit s’emboîter au millimètre près sur le boîtier. Ce creux agit comme un diffuseur de lumière, selon l’angle, la courbure capte, absorbe ou réfléchit la lumière, créant des jeux visuels.
Polissage et brossage : lumière maîtrisée
La surface du boîtier ne reste jamais brute. Elle est travaillée à la main, pour faire dialoguer deux types de finitions : le polissage, qui donne un effet miroir et capte la lumière dans son éclat le plus pur, et le brossage, qui strie finement le métal pour créer des reflets plus diffus, plus texturés.
L’alternance de ces deux traitements crée des contrastes subtils sur les différentes faces du boîtier : des jeux d’ombres et de lumières qui soulignent les courbes, affinent la silhouette et participent pleinement à l’élégance de la pièce.
Les Aiguilles Beaubleu
Sur une montre, l’aiguille est souvent perçue comme un détail. Pourtant, chez Beaubleu, elle est une signature à part entière, à la fois graphique et symbolique.
Deux types d’aiguilles
Les modèles de la collection Ecce Figura utilisent deux types d’aiguilles, selon les créations : en acier ou peintes à la main, comme sur la Smalt.
Les aiguilles en acier sont fabriquées à partir de bandes très fines, découpées par poinçonnage puis percées avec une extrême précision. Leur forme ronde, unique à Beaubleu, nécessite un usinage spécifique pour préserver l’équilibre visuel tout en assurant une masse parfaitement répartie. Les bords sont ensuite meulés, et chaque aiguille est polie à la main pour obtenir une surface lisse, prête à recevoir son traitement de finition.
D'autres modèles, comme la Smalt, adoptent une finition colorée. Une fois polie, l’aiguille reçoit plusieurs couches d’un pigment laqué, appliqué manuellement avec minutie. Cette méthode permet de contrôler la densité de la couleur ou encore son homogénéité. L’opération est répétée autant de fois que nécessaire, jusqu’à obtenir une surface parfaitement lisse et uniforme.
Traitements de finition
Deux types de finitions principales sont appliquées sur les aiguilles en acier : le bleuissement à la flamme et le traitement PVD or rose.
Parmi les techniques les plus intéressantes que l'on croise en horlogerie, il y a le bleuissement à la flamme. Tradition ancienne, qui repose pourtant sur un principe très simple : à partir de 290 °C, une fine couche d’oxydation se forme à la surface de l’acier, et c’est elle qui donne cette teinte bleue si particulière. Chaque aiguille est chauffée une à une, à la flamme ou sur une plaque, jusqu’à atteindre le ton idéal — ni trop clair, ni trop foncé. Dès que la couleur parfaite apparaît, elle est figée par un refroidissement rapide. On obtient alors un bleu profond, vibrant, qui semble changer avec la lumière.
Et puis, pour certaines pièces de la collection, c’est une autre finition qui entre en jeu : le traitement PVD. Pour certains modèles de Ecce Figura, c’est l’or rose qui s’invite, dans une version moderne du plaquage. Sous vide, une fine couche de carbone ou de nitrure de titane est vaporisée sur l’acier. Cela permet une adhérence optimale et une résistance remarquable à l’usure.
Le verre saphir : découpe sur mesure
Pour épouser parfaitement la géométrie semi-octogonale du boîtier, le verre saphir utilisé a été conçu sur mesure. Taillé à partir de blocs de saphir synthétique, il est découpé par laser haute précision, puis ajusté par meulage pour suivre les contours de la lunette. Sa forme rectangulaire, légèrement galbée, exige un polissage spécifique des arêtes afin d’éviter toute tension au moment de l’assemblage.
Contrôle qualité
Avant leur assemblage, chaque boîtier et chaque aiguille sont minutieusement inspectés. Le boîtier est contrôlé sous plusieurs angles pour garantir la régularité des arêtes et l’uniformité des finitions. Les aiguilles, quant à elles, sont vérifiées pour leur couleur et leur équilibre, afin d’assurer un fonctionnement fluide et sans friction. Ces vérifications sont faites manuellement, sous loupe, avant de passer à l’étape délicate de l’assemblage final.
Dans le prochain Carnet de Bord, l’assemblage final, où comment les éléments conçus séparément trouvent leur juste place pour donner naissance à une création Beaubleu. Un travail d’équilibre et de précision, où chaque geste compte.