Passer au contenu

Panier

Votre panier est vide

Les cadrans

Ecce Figura - Les cadrans

Paris - Le 25 Juillet 2025

Les coulisses des Ateliers Beaubleu se dévoilent à travers les Carnets de bord. Une série d’articles créés pour expliquer les étapes de fabrication des montres Beaubleu et les défis qu’elles soulèvent.

Il y a quelques semaines, Beaubleu révélait Ecce Figura, la première montre de forme de la Maison. Son boîtier semi-octogonal, à l’allure architecturale, s’orne d’une lunette concave et d’un délicat jeu de finitions polies et brossées qui donnent vie à ses six cadrans.

Les cadrans 

Le cadran, c’est la première chose que l’on voit en regardant une montre. C’est cette surface sur laquelle les aiguilles évoluent. Plus qu’un simple fond, le cadran est celui qui donne le ton, l’allure, l’intention.

On pourrait croire qu’il s’agit d’un élément purement esthétique. Pourtant, concevoir un cadran est un travail de précision, à la fois technique et artistique. Chaque choix compte : la texture, les couleurs, les finitions, la manière dont les index s’intègrent ou contrastent avec la matière.

Deux séries pour la collection Ecce Figura

Avant d’adopter leurs textures, couleurs ou reflets singuliers, tous les cadrans naissent d’une même matière brute : une fine plaque de laiton. Cette base métallique est soigneusement découpée, puis frappée pour former des volumes, des creux ou des surfaces planes, selon l’intention du design.

Cette étape de frappe façonne les premiers reliefs du cadran, qui accueilleront ensuite peintures, vernis, poudres ou encres. 

Série I – Onyx, Smalt, Lys, Alba

La première série explore le thème de la reliure d’art, de ces ouvrages façonnés à la main, souvent oubliés, où chaque couverture, chaque grain, raconte un savoir-faire discret.

  • Onyx et Smalt s’inspirent du cachet de cire : la brillance dense de leurs cadrans laqués, obtenue par des couches d’émail appliquées à la main, évoque ces cachets fondus sur papier à lettre. Une teinture profonde y est appliquée, suivie d’un vernis, puis chaque surface est polie pour obtenir une brillance maximale. Les index en creux émergent à peine, comme gravés dans la matière.
  • Lys opte pour une texture grainée, mate, rappelant une feuille de papier texturée. Cette finition singulière naît de l’application d’une peinture épaisse, un coating poudré projeté avec précision sur le cadran. Le geste crée une surface irrégulière, comme un grain de papier ancien. Les index s’y intègrent naturellement.
  • Alba, enfin, joue une partition plus graphique. Contrairement aux autres modèles, son cadran ne subit aucune frappe préalable : l’illustration naît d’un geste direct, par tampographie. Un large tampon applique minutieusement l’encre sur le cadran clair, dessinant des index bleus ciselés, comme tracés à la plume. L’absence de relief crée une surface lisse, délicatement animée par cette calligraphie horlogère.

Série II – Sienna et Vesperal

La seconde série adopte une approche plus radicale. Ici, la matière brute s’exprime sans détours.

  • Sienna, dans des tonalités d’or rose, et Vesperal, en acier brossé, affichent des cadrans débarrassés de toute ornementation inutile.

Pas de détails superflus : seuls les jeux de surface – brossée, polie, texturée – racontent l’objet. Le cadran devient sculpture, épure totale faisant l’emphase sur la lumière. Cette finition met en valeur les volumes du boîtier semi-octogonal et fait apparaître des reflets changeants selon l’angle du poignet. Une technique à la fois brute et maîtrisée, qui révèle la matière sans artifice.

Les index, quant à eux, sont en métal : minutieusement sertis sur le cadran, ils offrent un contraste délicat avec la surface brossée, ajoutant du relief sans rompre l’harmonie.

Dans le prochain Carnet de Bord, nous nous intéresserons à la fabrication des boîtiers : de la conception à l’usinage, comment donner forme à l’enveloppe d’une montre de caractère.