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Alexandre Leray

Rencontre avec Alexandre Leray, artiste

Alexandre Leray est artiste et ambassadeur Beaubleu. Il partage avec nous son univers tout en points et couleurs, et nous raconte la vie menée par « All », le personnage qu’il a créé et qui évolue au sein de ses œuvres. Une rencontre pleine de sincérité avec un cool kid pour qui le temps n’a pas d’emprise.

Bac pro en graphisme, formation en design à Strate avec une spécialisation dans le naval, Alexandre Leray avait toutes les cartes en main pour une carrière millimétrée dans l’univers du design industriel. Sorti d’école, il s’éloigne des yachts et évolue pendant sept ans dans le design automobile au sein d’une boîte qui lui offre un panel de marques européennes et internationales comme clients. A mesure qu’il grimpe les échelons, il dirige certes des équipes, mais s’éloigne du dessin. Puis le Covid arrive. Il saute sur l’occasion d’un plan de licenciement proposé pendant le confinement, une période qui agit alors pour lui comme un révélateur pour la suite de sa carrière artistique. 

Riche de temps, Alexandre redécouvre le plaisir du trait, et dessine encore et encore. En s’immergeant dans le travail d’artistes tel que McBess, Gawx, Vexx ou encore Xavier Casalta, l’univers doodle et le pointillisme s’imposent comme une évidence. « J’ai un côté un peu maniaque, c’est pourquoi je me suis lancé dans cette technique » s’amuse-t-il. « Ce que je fais aujourd’hui, c’est une fusion entre mes deux précédents métiers, le graphisme et la 3D. Les points regroupés par milliers les uns à côté des autres me permettent de donner du volume, de la profondeur et une impression de lumière sur les sujets que j’imagine » explique-t-il. Maniacal, exigeant, presque méditatif… chaque point posé est une décision, une tension, un moment. Aux dessins faits de points, Alexandre a ajouté la peinture, plus instinctive, pour multiplier les expériences créatives. Il joue avec les couleurs et les formes et invite l’imaginaire à rêver dans les fleurs, les nuages, les papillons et autres animaux qui peuplent ses toiles.

C’est dans cet univers joyeux et ludique qu’est né un beau matin sur un coin de feuille « All », un personnage qui est à présent au cœur de l’ensemble des créations d’Alexandre. Symbolisé par une main gantée posée sur deux doigts au-dessus de laquelle flotte un crâne humain ultra stylisé, « All » représente ce geste universel que l’on faisait enfant : « on a tous joué à faire courir notre majeur et notre index sur une table. Ce personnage c’est ça, une mémoire collective qui parle à toutes les générations » raconte-t-il. « Le crane au-dessus représente la conscience, et la main l’action. L’un sans l’autre ne peuvent pas exister ». « All » est ainsi devenu l’axe central de l’univers d’Alexandre. Il incarne la neutralité, l’imaginaire, l’unité entre tous. Sans visage, mais doté d’une identité graphique forte, il laisse l’imaginaire de celui qui le contemple prendre le relai pour lui donner vie. Du petit format (18 cm) à la sculpture de 1 mètre, il traverse toutes les œuvres de l’artiste comme un fil rouge. Cocooning, généreux et doux dans ses formes toutes en rondeur, les enfants ont envie de le prendre dans leurs bras, les adultes, quant à eux, s’y projettent.

Le rapport au temps d’Alexandre a bien changé depuis qu’il est artiste. « J’ai été dans une mécanique de rendement quand j’étais designer. Depuis que je travaille pour moi, le temps n’est plus une contrainte » explique-t-il. Dans sa bulle, le temps n’est plus une donnée fonctionnelle et impactante. Il est une matière à sculpter. « Le pointillisme nécessite beaucoup de patience. Je peux passer 12 heures sur un micro-détail. Si une zone a besoin de peu de points, cela me prend énormément de temps car chaque point posé va être crucial », confie-t-il. Il travaille sans montre, sans horloge. « Le détail n’est pas dans la précipitation mais dans le temps que tu lui accordes. A l’image de mon projet. Il m’a fallu quatre ans et demi pour avoir une histoire à raconter, mon histoire. Je n’ai jamais compté les heures dans mon travail, tout en me laissant le temps de faire ». 

Cette approche a immédiatement parlé à Nicolas Ducoudert. Ainsi est née une collaboration entre Beaubleu et Alexandre. Ce qui les a rapprochés ? La quête du geste juste, mais aussi et surtout la question du temps. « Ce que j’aime particulièrement chez Beaubleu, c’est la notion de générosité. Cette générosité tout en douceur, en rondeur, en subtilité. C’est visuellement poétique, jamais agressif. Cette approche me touche ». Un artiste qui prend le temps pour chaque point qu’il appose aux côtés d’une Maison dont les montres explorent les différentes facettes du temps qui passe ; la rencontre était évidente. Affichée au mur du showroom de Beaubleu, l’illustration tout en points qu’Alexandre a réalisé pour la Maison est un condensé de leur langage onirique commun : escalier de Penrose pour le vertige du temps, nuages pour la légèreté, clair-obscur pour la tension. Et au centre, une montre Beaubleu qui traduit cette question jamais résolue : dans quel sens faut-il prendre le temps ?

Alexandre Leray 
@all.illustrations